Cette série de mails de remarques a été envoyée suite à des constats de problèmes évidents générés par la façon dont les résultats donnés par le logiciel peuvent être sujets à caution.
Or cela forme l'épine dorsale du processus d'amélioration des logements dont les objectifs sont ambitieux mais le suivi problématique.
Les références qui se trouvent dans les mails peuvent être obtenues sur demande.
La remarque n° 22 du 11.02.2020 revient sur un cas où il n'a pas été possible d'obtenir une visualisation du certificat de la situation initiale dans l'audit
J'avance une explication qui n'est peut-être pas la bonne mais en tout cas, on n'en saura rien parce que la communication de la DGO4 sur pratiquement toutes les remarques qui lui ont été envoyées, a été complètement évanescente, malgré le slide ronflant qui a été présenté lors d'un séminaire sur la PEB en 2019.
On y lit pourtant bien : "intensifier nos échanges avec les acteurs…".
Eh bien, ça se laisse dire car il n'y a rien qui s'est passé en ce sens, malgré les nombreux problèmes relevés et les demandes de rencontre répétées.
C'est comme si la DGO4 (et le monde politique) voulait faire de la rénovation de logements sans prendre la peine d'écouter les acteurs de terrain et de tenir compte de leurs remarques.
Et ça dure depuis la version précédente des audits, voici plus de 5 ans.
De même, la demande répétée d'augmentation de la lisibilité des diagrammes-colonnes des résultats à l'avant-dernière page des rapports d'audit, ne sera pas implémentée et ce sera toujours aussi cochonné.
Les suggestions venant de l'extérieur du petit monde des sous-traitants habituels de la DGO4, sentent le soufre et sont écartées quasi-systématiquement.
Ils ont beau dire que ça coute d'en tenir compte.
Il aurait suffi que les concepteurs y aient pensé pour que ça n'ait pas couté plus au budget qui est alimenté par nos taxes et impôts.
Mais ça, c'est peut-être trop demander...
La remarque n° 26 du 15.05.2020 revient sur la feuille de route et ses résultats, en se demandant notamment s'ils sont fiables, parce que l'auditeur, à qui l'administration demande de justifier s'il n'atteint pas le label A, va notamment avoir tendance à forcer sur les améliorations, mais surtout celles qui sont après les bouquets que le demandeur est certain de réaliser.
Et on passera à côté de l'objectif à atteindre…
Il y a donc là un enjeu très important.
Mais bon, ce n'est pas encore cette fois-là que l'administration a daigné entrer en contact avec nous pour en discuter.
Surtout qu'il y avait une proposition du 09.09.2019 pour que les primes soient calculées non pas en kWh absolus pour chaque travail, mais en kWh relatifs, en fonction de l'avancement de chaque travail vers le but à atteindre.
C'est évidemment une toute autre façon d'inciter les demandeurs à aller chercher des primes.
Sans aucune discussion préalable avec les auditeurs, on vient d'apprendre par la dernière Newsflash de décembre 2020 que le ministre HENRY (et ceux qui l'ont (mal) conseillé) relâche du lest en matière de vitrages pour l'obtention de primes "châssis".
Avec effet rétroactif en juillet 2020.
Donc, d'un côté, ce ministre écolo vient parler à la TV en disant que c'est un objectif hautement prioritaire et de l'autre côté, il rétro-pédale d'une manière incroyable, faisant reculer le processus de plusieurs années !
Et que fait la police l'administration ? Rien !
Elle se contente de nous faire part de cette importante reculade...
La justification ?
C'est, parait-il, pour se mettre au même niveau que l'exigence PEB actuelle...
Oui mais la PEB actuelle est... actuelle (tiens, justement).
Et les audits, c'est en vue de 2050.
Donc on revient aujourd'hui en Audits-logements pour 2050 , à demander des exigences PEB actuelles !
Back to the past...
Quel "progrès" formidable (si on peut dire).
La remarque n° 32 du 06.07.2020 reprend une remarque d'Yvain STIENNON pour revenir encore une fois sur ces problèmes de validité des résultats apparaissant sur la feuille de route.
Et une fois de plus, on réitère la demande de contact avec l'administration, mais autant souffler dans un violon ou plus encore…
De cette série de mails alarmistes et préoccupants, rien n'est sorti de la part de l'administration, ni du cabinet du ministre Henry.
Or justement, le gros problème, c'est de demander aux Wallons de faire des efforts pour améliorer leurs logements vers le label A en 2050, alors qu'il n'est pas du tout certain que les valeurs calculées par PACE sont correctes par rapport au protocole de certification, comme le montrent notamment les exemples cités dans les remarques n° 22, n° 26 et n° 32.
À la base, il y a de toute façon le fait que la méthode PEB surestime les consommations théoriques conventionnelles.
Mais il y a peut-être aussi autre chose qui provient du transfert des informations en passant de la méthode "audit" vers la méthode "certification".
Il faut chercher pourquoi, ce qui n'est pas encore fait, malgré le temps qui passe.
Dernièrement, j'ai fait un audit dont le tableau de synthèse montre bien les qualités de l'ensemble des constituants.
On y voit des labels A, A+ ou A++ partout.
L'étanchéité à l'air est "excellente" avec un BDT préconisé.
Les systèmes de chauffage et d'eau chaude sont à l'avenant.
Malgré tout ça, on hérite d'un maigre label B à 110 kWh/m², en dépit de tous les efforts, financièrement lourds.
Dans ce cas, comment voulez-vous "justifier" qu'on n'atteint pas le label A ?
J'ai donc fait le même coup que pour la remarque n° 26 du 15.05.2020.
J'ai calculé le certificat du bâtiment amélioré complètement avec les encodages de l'audit (coefficients connus).
Surprise (enfin, pas tellement pour moi) !
Le valeur du certificat arrive à 36 kWh/m² et entre largement dans le label A+
(<45 kWh/m²).
Soit environ le tiers de ce qui est annoncé par la feuille de route.
Pas mal !
Le cas de l'exemple n° 26 passait "seulement" du simple au double...
Pour un peu, on pourrait presque arriver au "label A décarboné" cher au ministre, mais il ne sait pas nous expliquer de quoi il parle, ni son cabinet, ni même l'administration.
On en a encore eu l'illustration ce mardi 12.01.2021 lors de la vidéo-conférence de la présentation publique de la "stratégie wallonne de rénovation des bâtiments".
La conférence est accessible sur la page :
https://energie.wallonie.be/fr/strategie-de-renovation.html?IDC=9580
En conclusion, avant de vous tracasser pour vous demander ce que vous allez pouvoir écrire comme "justification" du fait que votre audit complet n'atteint pas le label A sur la feuille de route, faites l'exercice de calculer le certificat du bâtiment complètement amélioré pour comparer.
Je sais, je sais, c'est pénible pour les situations initiales modifiées, car les malins aux manettes n'ont pas prévu de pouvoir passer d'un audit de ce type vers un certificat pour la situation rénovée complète, où on aurait déjà transféré automatiquement les données utiles.
Ils ont seulement prévu de transférer certaines données de l'audit en situation initiale vers un certificat de la situation initiale dont il faut quand-même passer en revue la cohérence par rapport au protocole en cours, comme on l'a vu dans l'exemple de la remarque n° 22 du 11.02.2020.
Et quand on pense que ce genre de certificat n'apporte rien à la collectivité en tant que tel, il pourrait certainement être aussi bien calculé par l'audit lui-même, avec une précision qui gagnerait à être améliorée, mais sans demander du temps à l'auditeur, et de l'argent au demandeur qui doit supporter financièrement cette opération qui ne lui sert à rien.
Il y a malheureusement encore du boulot de rattrapage, et ce n'est pas faute de l'avoir dit suffisamment tôt pour avoir tenté d'éviter les dépenses importantes qui ont été gaspillées pour activer des processus inutiles.