Le 18.05.2021, j'ai envoyé un mail qui porte la remarque 3-1, à propos d'un commentaire de bas de page du slide # 17 du fichier 1.4 (3e présentation de la nouvelle formation d'auditeurs-logements).
On y parle des degrés-jours (DJ) dont on se servirait dans le logiciel PACE. Sur la présentation 1.4, il y a finalement eu 26 remarques...
Certaines ont été utilisées pour faire des corrections à la version suivante de la formation.
Mais il en reste des tas d'autres qui sont toujours en rade.
"Benoit, Carole, bonjour.
Je fais une remarque complémentaire pour le slide # 17 de la présentation 1.4. du projet de formation des auditeurs-logements.
C’est à propos du commentaire de bas de page sur la météo et la remarque est la n° 3-1 qui s’insère dans celles qui ont déjà été envoyées.
Il est dit que : “La normalisation des consommations est effectuée avec les DJ de la station météo la plus proche de la localité du bâtiment.”
Or dans la première page du logiciel d’audit, on peut choisir la station météo pour les températures, et la station météo pour l’ensoleillement.
On pourrait présumer que les calculs théoriques sont effectués avec ces stations, une fois qu’elles sont choisies.
On pourrait présumer aussi que si on laisse le mot “choisir” dans ces 2 cases sans y toucher, c’est le fichier PEB du tableau 1 de l’annexe A1 de l’AGW PEB qui sera utilisé pour calculer les consommations théoriques.
Il faudrait que cela apparaisse dans le slide pour expliquer aux certificateurs-aspirants auditeurs, quelque chose qu’ils rencontrent pour la première fois.
En effet, en certification PEB, on n’a pas le choix des fichiers météo.
Pour les calculs des consommations “réelles”, est-ce qu’on doit comprendre qu’ils sont faits sur base de la station météo la plus proche, alors qu’on aurait introduit volontairement des stations météo ?
Si c’est le cas, à quoi servirait les 2 réglettes des choix de stations météo ?
Ou encore, est-ce que le calcul théorique des consommations (pour le calcul des primes) est fait sur base de la météo PEB ?
Cela demanderait des précisions car ce n’est pas vraiment la même chose.
Malgré tout, on a remarqué qu’il n’était pas possible d’introduire des factures valables après janvier 2019 parce que les degrés-jours n’étaient pas mis à jour.
C’est l’objet de la remarque n° 36 du 2.07.2020 (PACE (Audits) Mettre à jour les degrés-jours), pour pouvoir tenir compte des dernières factures de consommation, les plus anciennes n’étant pas toujours disponibles..
Quitte à normaliser les consommations “réelles”, autant le faire sur des données les plus récentes possibles.
Pour ce qui concerne le fichier météo PEB et son implication dans les surconsommations théoriques, j’en parlais dans la remarque n° 39 du 27.07.2020 (Problème de renouvèlement de certificats PEB précédents et surestimations des consommations théoriques).
Plusieurs choses sont préoccupantes à propos de ce fichier météo utilisé en PEB :
1. c’est une météo basée sur UCCLE qui, comme chacun sait, n’est pas en Wallonie.
2. c’est une météo unique pour les bâtiments wallons calculés en PEB et en certification, alors que des différences non négligeables existent entre l’est et l’ouest, ou entre le nord et le sud de la Région.
Il suffit d’examiner la carte des températures extérieures de base de la NBN 12831 où la Wallonie a 6 zones climatiques pour des variations allant jusqu’à 4°C.
Ou encore de comparer les relevés des degrés-jours des différentes stations météo wallonnes, pour des années identiques.
Quant aux consommations théoriques, des bâtiments identiques ne sont pas traités de la même façon selon leur localisation puisqu’ils consommeraient la même quantité d’énergie, où qu’ils soient.
En PEB comme en certification, c’est clairement un bonus octroyé notamment aux bâtiments implantés dans l’est et dans le sud de la Région.
Et si c’est comme ça aussi en audit, il y a un évident problème d’équité dans la délivrance des primes énergie dans différents endroits de Wallonie, pour le même budget investi.
3. une partie des dérives des consommations théoriques basées sur la météo PEB provient du fait que la période trentenaire de référence n’a pas changé depuis 1984, date de sortie de la N.I.T. 155 (1950-1980), dont les valeurs se trouvent dans le tableau 1 de l’annexe A1 de l’AGW PEB.
Dans la remarque n° 39 du 27.07.2020, j’ai intégré le graphique de la tendance de l’évolution des températures annuelles moyennes à UCCLE entre 1833 et 2020, ci-dessous.
Il est très probable que cette tendance concerne aussi les stations météo situées en Wallonie.
On y voit nettement l’influence qu’aurait le fait de changer de référence en prenant une période trentenaire plus proche (1990-2020, par exemple), de manière à pouvoir la comparer avec les relevés annuels des différentes stations météo wallonnes.
Pour autant qu’on veuille continuer à utiliser une méthode de calcul qui a été implémentée il y a plus de 40 ans, sur des ordinateurs de l’époque.
Il y aurait moyen de faire beaucoup mieux que ça à l’heure actuelle, avec le matériel dont nous disposons.
Voilà des pistes intéressantes pour recalibrer les consommations théoriques dans un domaine fondamental (la météo de base) qui ne dépend pas de l’utilisation des logements.
Les modes d’occupation variable ont souvent servi de prétexte pour justifier les différences importantes qui sont observées entre consommations théoriques et consommations ”réelles”.
Or il ne faut pas chercher à calculer les consommations “réelles” des logements (c’est impossible), mais bien à calculer correctement des consommations théoriques conventionnelles, sur base de données fiables actualisées, en utilisant une méthode robuste et transparente au point de vue thermodynamique.
Ce que permettent les ordinateurs actuels.
On résoudrait ainsi une partie du message lancinant et quasiment désespéré du “Qu’est-ce qu’on peut y faire ?” apparaissant déjà dans les slides de la formation de 2013.
Il ne faut pas tordre le cou aux principes de la thermodynamique avec des consommations “réelles”, en voulant y adapter des consommations théoriques qui sont manifestement surestimées.
On peut relire à ce sujet les commentaires sur les remarques n° 29 et n° 80 dans le rapport d’expertise préliminaire du 13.03.2014 (en annexe).
Si rien n’évolue sur ce sujet, on continuera à avoir des problèmes du genre de ceux qu’on a maintenant et ce, depuis 2013..
Ne rien faire n’est pas une option.
Merci pour votre attention,
Alain MEESSEN,
Vice-président de l’asbl PEEB."
Le fichier du 13.03.2014 était annexé au mail.