Le 14.05.2021, j'ai adressé un mail à la DGO4, avec copie pour le cabinet du ministre HENRY et pour les formateurs d'auditeurs-logements qui étaient listés par la DGO4.
Ce mail ajoutait 3 remarques après la 47e remarque sur la présentation 2.2. (2e journée) de la nouvelle formation des auditeurs-logements, pour le slide # 129.
Sur ce fichier-là il y a eu en tout, 54 remarques.
Et sur l'ensemble des fichiers des 6 journées, il y a eu plus de 330 remarques !
Beaucoup sont des remarques de type pédagogiques, quelques-unes sont de détails.
Et de nombreuses remarques complémentaires font référence à une série d'autres qui ont déjà été communiquées, mais qui sont restées sans suite, parfois depuis plusieurs années, et souvent répétitives.
Le reste constitue des remarques supplémentaires, à l'occasion du contenu de ces slides pour la formation des auditeurs.
Voici le mail envoyé le 14.05.2021. Il y avait des fichiers annexés qui peuvent être fournis sur demande pour les courageux.
"Benoit, Carole, bonjour.
J’ajoute des remarques pour la gestion de panneaux solaires en audits-logements.
Elles arrivent après la remarque n° 47 sur le slide # 129 du fichier 2.2. du projet de formation des auditeurs-logements.
n° 47-1. Les ombrages :
En certification, on ne se soucie pas des angles d’obstructions pour les ombrages des panneaux solaires.
En audit, il faut donc rappeler lors de la formation, faite pour des certificateurs, que ces angles sont à prendre en considération à partir du centre géométrique des surfaces des panneaux, comme en PEB.
Voir le schéma ci-dessous, repris de l’annexe C de l’annexe A1 de l’AGW PEB, à l’article C.2.
Cependant, c’est une approximation qui pourrait être considérée comme favorable à la production solaire, dans la mesure où les obstacles environnants seraient considérés comme éloignés de la surface capteuse, en prenant les angles d’obstruction à partir du centre de la surface totale des panneaux, qui s’étend souvent sur une bonne partie de la longueur de la toiture.
En effet, les surfaces les plus proches des obstacles seront fortement influencées et les surfaces éloignées ne capteront de toute façon pas plus qu’une surface sans obstacles.
Ceci ne fait pas nécessairement une bonne moyenne.
Pouvez-vous garantir que la méthode utilisée calcule correctement les productions des panneaux solaires soumis à ombrage partiel ?
n° 47-2. Les angles d’obstruction :
Dans la méthode PEB, les angles des saillies latérales alphaSL ou alphaSR sont pris dans le plan perpendiculaire aux panneaux passant par sa la ligne d’horizon.
L’angle thêta est l’inclinaison de la normale du plan des panneaux par rapport au zénith, comme le montre le schéma ci-dessous.
Avec des panneaux, il se situe généralement entre 30° et 70°.
L’auditeur n’a généralement pas les moyens et le temps de calculer ces angles d’obstruction dans le plan incliné.
Il indiquera donc plus facilement les angles en projection sur le plan horizontal, soit pour un angle zénithal de 90°.
Pour des panneaux dont l’inclinaison sur le plan horizontal se situerait généralement entre 20 et 60°, est-ce que la discrétisation des angles des saillies de droite et de gauche, permet de négliger les différences entre les angles du schéma ci-dessus, et ces mêmes angles en projection verticale sur le plan horizontal ?
De plus, en PEB, on ne se soucie pas de la hauteur de l’obstacle pour les saillies de droite et de gauche.
Contrairement aux obstacles de face qui génèrent l’angle d’obstruction alpha H.
Or la hauteur limitée des obstacles latéraux pourrait permettre un arrosage solaire pendant un certain temps, fonction de l’orientation et de l’inclinaison des panneaux.
Sans aller jusqu’à considérer un masque solaire complet, on pourrait introduire des angles d’élévation des obstacles latéraux qui viendraient compléter leur caractérisation.
Sur ce point, comme pour d’autres, les audits peuvent servir de laboratoire d’amélioration de la méthode PEB.
n° 47-3. Le facteur de réduction RFpv des panneaux solaires photo-voltaïques a été réduit en 2012 à un facteur unique de 0,75, après avoir été modulé en fonction de la position des panneaux et du type de convertisseur.
Ceci se trouve toujours dans les slides de la formation des certificateurs PEB, ci-dessous.
La correction en rouge du slide est personnelle, pour que les étudiants le notent sur leurs copies de cours..
Le résultat de cette modification, introduite subrepticement dans le tableau 15 de l’annexe A1 de l’AGW modificatif du 10.05.2012, a été de donner un bonus énergétique aux panneaux photo-voltaïques, pour une raison pas très difficile à deviner. Ceci a été fait en même temps que la décision simpliste de modifier le facteur primaire de l’électricité provenant de la cogénération, de 1,8 à 2,5. Sans avoir trop réfléchi sur les implications thermodynamiques d’une telle décision dont je parle par ailleurs dans certaines remarques sur les slides de formation, après en avoir déjà parlé lors de la campagne de remarques de 2013/2014 dont je fournis en annexe le relevé, avec le rapport préliminaire d’expertise du 13.03.2014. Pour les panneaux photo-voltaïques, la bonification va de 2,7 % pour le cas le plus favorable, à 11,9 % pour le cas le plus défavorable. Si la modification a été implémentée à partir du 01.06.2012 pour la PEB, elle ne l’a pas été immédiatement pour la certification. De sorte qu’au moment du lancement de la PAE2, les audits en tenaient compte mais pas encore les certificats. Cette histoire loufoque a été évoquée notamment dans les remarques n° 32 et n° # 177 de mon mail du 25.08.2013 (en annexe). Actuellement, le résultat de cette modification opportuniste est qu’on ne peut pas valoriser la pose indépendante par rapport à la pose intégrée. En PEB, on pourrait tenter de le comprendre car c’est une simple méthode règlementaire. Quoique ! Quasi 12 % de bonus sur le cas le plus défavorable, c’est toujours bon à prendre pour diminuer Espec en énergie primaire et peut-être grappiller un label... Mais c’est incompréhensible en audit.et en certification. Un retour vers plus de vérité thermodynamique serait le bienvenu après ces années d’égarement de Greenwashing débridé. Dans le commentaire de bas de page du slide # 129 du fichier 2.2. du projet de la formation, il est écrit : “Néanmoins, pour le conseil du client, il est toujours nécessaire de recommander : ... de préférer une installation en surimposition de toiture afin de garantir une ventilation optimale des capteurs et donc une meilleure productivité.” Bien sûr, bien sûr ! Alors : qu’est-ce qu’on attend pour donner à l’auditeur les moyens de connaitre la “meilleure productivité” de ces panneaux indépendants ? Et pour que ça apparaisse dans les résultats des calculs... ? En tout cas, les résultats de la production ne correspondent pas à ceux que donne le logiciel de calcul de l’APERe, subsidié par la Région wallonne. Qui croire, finalement : la Région wallonne avec PACE ou la Région wallonne avec APERe ? En espérant que ce mail retiendra toute votre attention, recevez mes amitiés, Alain MEESSEN, Vice-président de l’asbl PEEB."
Pour le reste des remarques sur les slides de formation, il y a un problème de copy-right pour la base.
De plus, suite à l'envoi de ces remarques, la nouvelle version des fichiers a été modifiée sur certains points.
On n'est plus en 1984, mais on n'en est pas encore très loin.
Si ça en intéresse quelques-uns, on pourrait faire une publication de certaines remarques avec des références limitées aux slides de la formation.
On notera que les dernières évolutions réglementaires et méthodologiques pour le logiciel PEB (bâtiments neufs) reviennent une nouvelle fois sur l’encodage des panneaux pv ; il est de nouveau demandé de discriminer le mode de placement des panneaux…mais aussi de préciser quelques caractéristiques de l’onduleur. Au passage, on remarquera l’incohérence mainte fois relevée (et dénoncée par peeb) entre les diverses procédures et logiciels de la Région Wallonne, surtout dans la perspective de la comparaison des résultats des certificats émis pour des bâtiments existants (procédure de certification des logements existants) et les certificats émis pour des bâtiments neufs (procédure avec responsable PEB); des modifications méthodologiques parfois fondamentales sont implémentées dans le logiciel pace ou le le logiciel PEB sans coordination apparente. Ceci est un des nombreux facteurs qui démontre que la comparaison objective des certificats PEB des logements est tout bonnement un leurre indéfendable scientifiquement parlant.