S.I.A.R.E. = Service Intégré d'Accompagnement à la Rénovation Energétique (SIARE) en Wallonie.
Ce projet d'étude a débuté en juillet 2022 et se clôture en septembre 2023.
Il est financé par l'Union européenne via l’Instrument d’appui technique (TSI) et mis en œuvre par IBF International Consulting en coopération avec CLIMACT SA, VITO et BPIE.
La fiche tecchnique du projet d'étude est ci-dessous :
Le mardi 19 septembre en matinée, le SPW organisait à BEEZ un évènement de clôture du projet intitulé : "Etude de la mise en place d’un Service Intégré d’Accompagnement à la Rénovation Energétique (SIARE)".
Le rapport de cette étude peut être consulté à l'adresse suivante :
Le programme de la présentation est ci-dessous :
J'ai émis en session une remarque sur le manque flagrant de fiabilité et de crédibilité des certificats PEB calculés par une méthode depuis 2010, qui surestime largement les consommations théoriques conventionnelles.
Or une série de considérations budgétaires ont été émises dans le rapport de cette éude, qui sont fortement influencées par les résultats des certifciats PEB en Wallonie.
La remarque n'a pas sucité de réponse sur le champ.
Une autre remarque sur l'influence d'une fiscalité orientée "rénovation énergétique" n'a pas pu être posée, suite à la clôture des commentaires par le chairman.
J'ai donc écrit le mail suivant, pour développer les idées et susciter une réaction et un débat sur ces questions importantes qui influenceraient les résultats de cette étude, qui n'en a pas tenu compte.
À ce jour, il n'y a pas eu de réaction de la part de l'équipe de l'étude, ni du cabinet du ministre HENRY, ni de l'administration.
En Wallonie, on peut constater qu'on préfère regarder ailleurs quand des contradicteurs perturbent le long fleuve tranquille de la pensée unique d'un système PEB erroné, qui dure maintenant depuis 13 ans.
Les lecteurs attentifs du forum ont pu se faire une idée de ce que ça veut dire.
From: Ir. Architecte Meessen
Sent: Wednesday, September 20, 2023 4:59 PM
To: Quentin Jossen (Climact)
Cc: Ir. Architecte Meessen ; Benoit Fourez (DGO4) ; Carole Van Goethem (DGO4) ; Jean-Yves Saliez (cabinet du minstre Henry) ; Olivier Biérin (Député wallon) ; contact@peeb.be ; Spies Nicolas (C.C.W.) ; Olivier Hamal (SNPC)
Subject: 20230919 Suite de la réunion SIARE du 19.09.2023 à BEEZ
Quentin, bonjour.
À la suite de mon intervention de hier dans l’auditoire, après ton exposé académique, et de la conversation que nous avons eue ensuite, je me permets de t’envoyer des liens qui devraient te montrer l’importance de revoir les bases de la certification PEB actuelle pour éviter des dépenses excessives en rénovation.
Et de l’influence que ça aurait sur les montants prévisionnels des opérations que tu as cités dans l’étude SIARE.
Ce n’est pas rien !
C’est en fait ce que je demande déjà depuis une dizaine d’années, à l’instar de la méthode PEB dont les surestimations chroniques obligent les constructeurs/transformateurs à des dépenses excessives pour un résultat qui n’est même pas mis en valeur ensuite, par la certification PEB.
En fait, la méthode de calcul PEB, théorique conventionnelle, porte en germe toute une série de dérives qui font que le résultat est fortement surestimé.
D’où le grand risque de devoir solliciter des budgets trop importants par rapport au résultat attendu (ou exigé).
À commencer par la météo conventionnelle, qui est une moyenne trentenaire 1950-1980 à UCCLE, qui était déjà utilisée dans le cadre de la NIT 155 du CSTC.
C’est cette météo qui a servi à la première normalisation des calculs des besoins de chauffage.
Elle se retrouve telle quelle dans le tableau 1 de l’AGW PEB.
Mais à ce moment (la décennie ‘80), on avait des ordinateurs poussifs et c’était une méthode “nationale”, d’où le focus sur UCCLE.
Le moindre site météo actuel revoit régulièrement ce qu’ils appellent les “normales saisonnières”.
Mais pas la PEB, qui est restée figée en 1980 et à UCCLE pour toute la Wallonie.
À lui seul, ce poste du calcul pourrait amener à une “économie” d’énergie annuelle de l’ordre de 10 %, en moyenne.
Cette méthode PEB était aussi fortement simplifiée pour ne pas mener à des calculs trop longs à l’époque.
Mais cet aspect des calculs par ordinateur a évidemment fortement changé et on pourrait facilement aller vers des méthodes plus robustes et plus correctes au point de vue thermodynamique.
Dans ce mail, je ne peux pas m’étendre sur le sujet mais si tu veux, on peut développer.
Tu peux déjà aller voir sur le forum PEEB où j’ai déposé des remarques adressées au cabinet et /ou à l’administration, parfois de longue date et même répétées.
J’en parle entre autres dans les remarques 39 du 27.07.2020, n° 43 du 27.08.2020 et n° 44 du 31.08.2020.
Actuellement, 2 bâtiments identiques à MONS et à LIBRAMONT ont des consommations théoriques identiques sur leurs certificats PEB...
Tout le monde sait que ce n’est pas vrai, évidemment, et de loin !
Ce manque de crédibilité et de fiabilité dans les certificats PEB n’incite pas vraiment la population à y faire confiance.
Test-Achats n° 562 s’y était déjà frotté en mars 2012 (ci-dessous).
En Wallonie, on y voit une large fourchette de variations de + 15 % haute et basse par rapport à la moyenne des résultats.
C’était un premier avertissement.
Mais il y en a eu d’autres depuis lors.
Dans le 1er scan de la RTBF du 24.10.2016, Thomas GADISSEUX ne s’était d’ailleurs pas gêné en parlant carrément d’arnaque.
Mais peut-être voulait-il simplement relever le travail approximatif de certains certificateurs (bruxellois et wallons, puisque l’mission est francophone) ?
En fait, le protocole wallon permet déjà à lui seul des variations de résultats qui peuvent troubler les demandeurs.
C’est ce qui est arrivé dans un exercice obligatoire proposé aux certificateurs agréés en juin 2018.
Il y avait en fait 4 solutions (dont une qui changeait de label).
C’est l’objet de la remarque n° 44 du lien ci-dessus.
Il faudrait revoir ce protocole attentivement pour limiter les possibilités de divergences.
Le 12.10.2022 à 7h10, Marie VAN CUTSEM m’avait interrogé à ce propos sur la 1e RTBF.
Un 2e scan RTBF a reparlé du problème le 28.11.2022.
On ne peut pas dire que ce sujet vient de débarquer, mais on n’a vu aucun mouvement se produire pour améliorer les choses.
Qui prennent maintenant un tour critique, vu le projet de Décret PEB qui se sert des labels pour imposer de lourdes coercitions.
Si ce sont des logements neufs soumis aux exigences PEB, le Libramontois a donc dû dépenser le même montant que le Montois pour y satisfaire.
C’est peut-être ce qu’on appelle l’équité énergétique wallonne...
Ou encore : pour satisfaire d’une manière équivalente, aux futures exigences d’améliorations énergétiques échelonnées dans le temps, le Libramontois devra dépenser moins que le Montois, si on conserve la méthode actuelle de certification PEB.
Les Libramontois s’en frotteraient les mains mais c’est un résultat qui ne serait pas vraiment satisfaisant pour le but recherché (en moyenne, comme dit le Ministre) !
Il y a même des anciens certificats PEB dont le fichier a été introduit tel quel dans les logiciels PACE récents (à partir de 2020) et qui se sont vu bonifier d’un coup de pouce positif allant de 5 % à 25 % selon les cas.
Parfois en montant d’un label au moins.
Sans rien faire.
Tout cela est fort peu “scientifique”.
J’en parle notamment dans un enregistrement annexe à l’émission RTBF Investigation du 08.02.2023 (3e vidéo), avec le journaliste MORIMONT.
Le 2e problème que j’ai évoqué hier, concerne la surchauffe qui n’est pas prise en compte correctement dans les audits actuels, ce qui mène à gommer toute une partie de la consommation énergétique (cruciale) des logements, lorsque les gens se retrouvent dans une bouilloire énergétique après des améliorations (conseillées par l’auditeur), à coups de primes et de budgets importants.
Ils ont le choix entre transpirer ou acheter une climatisation (bon marché au mauvais rendement imbattable).
Que croit-on qu’il vont faire ? C’est déjà en cours actuellement.
Ce n’est pas normal.
Pour la surchauffe, il y a la remarque n° 94 du 04.08.2023 qui revient sur le sujet avec des rétroactes.
Enfin, le chairman de la réunion n’a pas voulu que j’intervienne en fin de 2e partie.
Je voulais évoquer l’absence de politique fiscale et/ou cadastrale intégrée dans les incitants du gouvernement wallon, pour promotionner des travaux d’amélioration énergétique par les propriétaires, quels que soient leurs revenus.
La Région maitrise en principe ces éléments (ou du moins une bonne partie) qui pourraient servir de carotte ou de compléments pour passer à l’action.
Les personnes dont les revenus seraient sous la marge d’imposition pourraient recevoir un crédit d’impôts, sous certaines conditions.
Pour le cout des opérations d’audits, les demandeurs ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer 21 % de TVA, alors que les travaux sont sous un régime de 6 %.
Certes, c’est une matière fédérale mais il y a aussi à aller chercher de ce côté, dans la mesure où il y a une ministre fédérale écolo qui s’occupe du développement durable dans ce gouvernement, si je ne m’abuse.
C’est une suggestion que j’ai faite déjà depuis longtemps mais qui n’a pas (encore) été suivie d’effet.
Par découragement préliminaire de ceux qui devraient s’en occuper ?
Elle permettrait de diminuer le cout d’un audit de 15 %, le rendant plus attractif, ce qui serait le début d’un cercle vertueux.
Au début des audits wallons en 2006, il y avait une réduction d’impôts de 40 %, en plus d’une prime de 60 % (limitée à 360,00 €). Cette réduction d’impôts a disparu mais pourrait certainement utilement revenir sur le tapis.
Restant à ta disposition ou à celle de l’équipe, pour toute suite qui vous paraitrait intéressante, je te prie de recevoir mes sincères salutations,
Alain MEESSEN,
Ingénieur architecte Expert,
Licencié en Physique du Bâtiment ULiège,
Formateur agréé de Certificateurs PEB et d’Auditeurs-logements,
Vice-président de l’asbl PEEB.
Merci pour vos commentaires ou remarques.