Pour ceux qui ne suivraient pas l'actualité de près, un PACE nouveau vient d'arriver.
Le 25.02.2021 à 11h53.
C'est toujours le 3.1.2 mais le n° est devenu 14316.
Le précédent datait du 13.11.2020 avec le n° 13863.
Une unité représente une action sur le programme.
Ça peut être une correction d'orthographe, ou une virgule qui manque...
Donc : 453 interventions dont nous ne saurons pas de quoi il s'agit.
Car, contrairement à l'équipe PEB qui s'étale sur les bugs corrigés, les futurs bugs ou les bugs dépassés, l'équipe PACE a des pudeurs de jeune fille vierge.
Elle ne veut rien dévoiler.
À l'instar de l'armée, c'est une grande muette.
Du coup, à nous de trouver ce qui a changé, au hasard des encodages et des résultats.
On avait déjà remarqué la diminution générale des consommations par rapport à des encodages d'avant fin 2019 (parfois jusqu'à 20 % et plus !) ; il y a déjà des posts sur ce forum qui en parlent.
Sans susciter la moindre réaction de l'administration ni la moindre explication, d'ailleurs.
Évidemment, c'est un peu gênant et on préfère balayer tout ça sous le tapis pour ne pas avouer qu'il y a des surestimations des consommations à cause de la méthode.
Mais apparemment, cette fois-ci, les résultats ne varient pas par rapport aux certificats de la version précédente.
C'est déjà ça, si on peut dire.
Cependant, il y a toujours des bêtises non modifiées, comme par exemple le rendement par défaut des chaudières à condensation.
Depuis le début de la PAE2/certification, les chaudières à condensation dont on ne connait rien, sont au même niveau que les plus actuelles d'entre elles !
C'est extraordinaire.
Et c'est toujours ainsi dans le dernier logiciel en date.
En certification, la règle générale qui veut que quand on n'a pas de renseignements, c'est moins bon que quand on en a, est foulée aux pieds.
Et c'est la même chose pour les audits.
Pourtant, ce n'est pas faute de l'avoir signalé de très longue date.
Il y a déjà eu un rappel, au point 5.d. du mail du 08.02.2011 (ci-dessous).
Oui, heu... 2011 !
Il y a eu aussi la remarque n° 21 du 05.08.2013 (ci-dessous).
Et enfin, la remarque n° 18 du 29.11.2019 ci-dessous aussi, qui en (re)parle en détails.
Qu'y aurait-il à modifier dans le logiciel ?
2 choses seulement :
1. le rendement par défaut à 30 % des chaudières à condensation sur lesquelles on n'a pas de renseignements, qui devrait être placé au niveau de celui des premières chaudières à condensation des années '90.
Or il est fixé pour le moment à 107 % sur PCI.
Pas mal pour une vieille machine !
C'est d'ailleurs le dilemme du certificateur : ou bien on introduit les données d'une chaudière qui date un peu, ou bien on fait semblant de ne pas les voir et c'est meilleur par défaut 😮.
2. la limite de la température de test du rendement à 30 % qui est de 30°C pour le gaz, est fixée pour le moment à 75°C, avant de voir apparaitre un message d'erreur...
Avec cette température, la formule utilisée pour le calcul du rendement aboutit à des valeurs supérieures à 100 % !
La DGO4 et ses sous-traitants ont inventé la machine à combustible qui peut fournir plus d'énergie qu'elle n'en consomme.
Pas mal, non ?
Évidemment, on pourra toujours dire que l'auditeur/certificateur est responsable de ce qu'il encode.
Mais une limite de 40° pour le gaz et de 50¨° pour le mazout serait largement suffisante pour faire apparaitre le message d'avertissement qui pourrait même bloquer l'introduction de valeurs supérieures.
L'encodage de valeurs supérieures de 10°C par rapport à la norme des tests, procurerait déjà un avantage de 3,2 % pour la chaudière, ce qui bonifierait le résultat de la consommation de l'ordre de 2,5%.
Résumons donc les modifications à faire : 2 valeurs de températures à changer dans le logiciel et éventuellement un blocage d'introduction des valeurs des températures au-dessus des limites.
Soit à peu près 15 minutes de programmation.
Ce n'est pas la mer à boire, semble-t-il...
À la limite, on pourrait même se passer du blocage (5 minutes de programmation) car si le certificateur/auditeur passe outre le message d'avertissement qui apparaitrait plus vite (il s'agit d'une exception !...), c'est vraiment du trucage volontaire de résultat.
Il ne pourra pas invoquer la tremblante du mouton au moment de l'encodage des valeurs 😉.
Notez qu'on a placé un test sur la valeur du rendement à 30 % :
pour tous les combustibles, il y a un message d'avertissement à partir de 1,11 (ceci n'empêche évidemment pas de dépasser 100 % de rendement sur PCS, surtout si on augmente la température à 30%...).
Or on sait bien que tous les combustibles n'ont pas les mêmes quantités disponibles de chaleur latente.
1,11 c'est pour le gaz seulement.
Voilà encore des petits boulons à serrer.
Si on ne le fait pas, ça bringuebale un peu mais ça n'a pas l'air de tracasser nos têtes pensantes.
Ceci est un exemple parmi d'autres du peu de considération apportée par la DGO4 aux remarques qui sont faites, parfois depuis longtemps.
Mais ce n'est pas grave : on atteindra peut-être plus facilement le "label A décarboné" en 2050, si cher au ministre 😀, alors qu'il ne sait pas dire de quoi il s'agit.
La Wallonie pense fort à la planète, grâce à ses logiciels.