Pour ceux qui n'auraient pas lu la remarque n° 60 du 06.05.2021 (et apparemment, ni la DGO4, ni le cabinet du ministre, ni même les autres correspondants, ne semblent l'avoir lue, ou alors d'un œil distrait, peut-être en la mettant dans les spams, qui sait, ce qui serait une erreur...), pour le moment il existe un moyen simple d'aller chercher facilement la valeur-mantra du label A dans les audits.
C'était déjà dans la remarque n° 60 mais ici, en plus, quand la PAC a un meilleur FPS, le label est plus mauvais qu'avec une PAC par défaut !
Ce qui ne laisse pas d'étonner, vous en conviendrez...
Par contre, si on introduit une valeur de la température de conception inférieure à la valeur par défaut (55°C en basse température), on peut gagner plus de 40 points sur le label.
Plus de 40 points pour 1°C de moins ?
😲
La crédibilité du calcul des labels des certificats était déjà proche de zéro avec tout ce que vous savez en ayant parcouru le forum.
Mais avec ceci, on creuse encore un peu plus profond.
Le gros problème est que le malins de la Région veulent faire des certificats PEB, les métronomes de la politique énergétique wallonne.
Si on laisse les choses aller ainsi, on est clairement parti pour des lendemains qui ne chanteront pas.
From: Ir. Architecte Meessen
Sent: Friday, April 15, 2022 2:37 PM
To: Benoit Fourez (DGO4) ; Carole Van Goethem (DGO4)
Cc: Carol Pisula (cabinet du ministre Henry) ; contact@peeb.be ; Olivier Biérin (Député wallon) ; Spies Nicolas (C.C.W.) ; BELLEFLAMME Elodie (CJM Écolo) ; Ir. Architecte Meessen
Subject: 20220415 Remarque n° 80 : Des résultats fluctuants avec une PAC
Bonjour à vous. Voici la remarque n° 80 à propos de résultats fluctuants avec une PAC introduite en amélioration dans un audit. Apparemment, cela a quelque chose à voir avec la remarque n° 60 du 06.05.2021 : PACE "Des résultats bizarres avec une PAC". Je vous la mets en annexe pour vous éviter des recherches dans vos archives. Cela signifierait peut-être qu’on n’a pas encore retravaillé sur le module des PAC dans le logiciel, qui donne des résultats très bizarres, et fort fluctuants en fonction de modifications mineures. Ou bien que si on y a travaillé, ça n’a rien changé. Évidemment, elle n’est arrivée que le 06.05.2021 de l’année passée. Le dernier logiciel est arrivé le 21.09.2021. Ça a l’air vraiment trop court comme délai d’intervention habituel mais pendant ce temps, des tas d’audits avec PAC ont eu des résultats erronés (et avant aussi, donc). J’espère qu’on travaille assidument à la correction de ce problème, en tenant aussi compte de ce qui est signalé ci-dessous, dans la foulée. 1. On commence par le cas de base : Les demandeurs d’audit ont une vieille chaudière à mazout qu’ils envisageraient de remplacer par une PAC. À ce stade de l’audit, une PAC air-eau est encodée, sans indiquer son COP.
Elle travaille à basse température avec les radiateurs existants, puisqu’on améliore aussi l’enveloppe (label existant D265) Valeur par défaut du FPS : 3,00. La PAC servira aussi à préparer l’eau chaude sanitaire dans un boiler. Dans le tableau de synthèse, on a : Mettre l’appareil chauffage hors service > Rendement : 49,153 %
Mettre l’appareil ECS hors service > Rendement : 44,990 %
Remplacer installation(s) ECS -> installation plus performante > Rendement : 62,151 % A
Remplacer installation(s) -> chauffage central performant > Rendement : 104,302 % A++
Espec : 108 kWh/m² B
Bon, le label A n’est pas atteint au bout du compte...
2. Sans rien changer aux autres améliorations du bâtiment (j’insiste parce qu’on pourrait croire...), j’encode une PAC avec un COPtest à 4,00. Valeur du FPS : 3,27, soit une amélioration de 0,27.
C’est gagné ? Non, pas vraiment... Dans le tableau de synthèse, on a : Remplacer installation(s) ECS -> installation plus performante Rendement : 62,151 % A
Remplacer installation(s) -> chauffage central performant Rendement : 113,815 % A++
Espec : 126 kWh/m² B
le rendement du chauffage est indiqué à 113,815 % sur énergie primaire, c’est mieux,
le rendement de l’ECS est indiqué à 62,151 %.
Mais le label du bâtiment est descendu à B126.
Alors là, ça m’épate !
Le label est plus mauvais quand le rendement de la PAC est augmenté.
Et le rendement de l’ECS est resté le même, ce qui parait bizarre quand on utilise la même machine que pour le chauffage.
3. Me rappelant la remarque n° 60 et les résultats des modifications de la température des “Conditions de conception”, je tente le coup. J’encode 54° volontairement au lieu de 55° grisé, par défaut. Valeur du FPS : 3,31, on gagne 0,04.
Dans le tableau de synthèse, on a : Remplacer installation(s) ECS -> installation plus performante Rendement : 62,151 % A
Remplacer installation(s) -> chauffage central performant Rendement : 115,108 % A++R
Espec : 85 kWh/m² A
le rendement du chauffage est monté à 115,108 % sur énergie primaire, le rendement de l’ECS est resté à 62,151 %. Et miracle ! Le label du bâtiment est monté à A85. On gagnerait donc 41 points de label en diminuant la température de conception de seulement 1°C. Bravo ! Conclusion : c’est très bien que le label A de la certification soit le fétiche du ministre actuel. Mais encore faudrait-il que le moyen de le calculer donne des gages de crédibilité élémentaire. Pour le moment, avec des PAC, c’est n’importe quoi. Et, entre nous, vous le savez depuis le temps que je vous envoie des remarques sur la certification (2010), c’est souvent n’importe quoi aussi pour des tas d’autres choses, pour diverses raisons qui vous ont chaque fois été expliquées. Quand on entend récemment dire en webinaire PEB que les certificats serviraient de base pour une politique énergétique future de l’amélioration des logements, on ne peut qu’en rire, si ce n’était très grave ! Il faut absolument resserrer des boulons de ce côté, avant que ça ne parte en sucette. Je frémis aussi à l’idée de penser que des auditeurs, après avoir encodé une PAC, ont dû augmenter les isolations des parois pour tenter finalement d’arriver au label A dans leur rapport. On a une grosse dérive dangereuse, là ! Il serait urgent d’y pallier. Parce que ce n’est pas avec des incantations répétées sur la qualité “durable” des PAC, tout en sortant de tels résultats foireux, qu’on va gagner la bataille de l’énergie. Si vos sous-traitants éprouvent des difficultés à travailler sur le module des PAC dans PACE-audits pour le rendre enfin correct, vous pouvez toujours demander de l’aide à PEEB. Nous sommes prêts à en parler avec vous, comme d’habitude. En attendant, recevez mes amitiés, Alain MEESSEN, vice-président de l’asbl PEEB. P.S. : j’envoie ce mail en copie à Mme BELLEFLAMME, pour qu’elle puisse aussi travailler sur ce sujet important, qui devrait l’intéresser.
Pour ceux qui voudraient continuer l'histoire de baisser progressivement la température de conception de la PAC, si on passe à 53°C, le label passe à A 84.
Si on passe à 52°C, le label passe à A 83.
La voie royale vers le label A est toute tracée... du moins pour le résultat dans le rapport.
Yvain STIENNON a constaté le même genre de tambouille que la remarque n° 80 ci-dessus, pour un de ses audits.
Il nous permet de partager ses constats pour appuyer sur le clou.
Ce clou, et de nombreux autres qui se trouvent sur le site, va-t-il finir par faire mal au "responsables" qui n'ont, au fond, aucune vraie responsabilité dans les conséquences graves de leurs perles de bêtises qu'ils enfilent conscien-cieusement au cours du temps qui passe, et ce, depuis 2010 ?
C'est malheureusement normal puisque les politiciens aux commandes, finissent par les couvrir au bout du compte.
Apparemment, personne ne leur dit rien, à ce politiciens "responsables", pour qu'ils en prennent conscience et ils n'ont pas non plus de saines lectures qui pourraient leur ouvrir les yeux, comme ce qui se trouve sur ce forum...
Voilà pourquoi la Wallonie est en train d'aller droit dans le mur et c'est dommage pour ceux qui s'en rendent compte et/ou qui ont alerté depuis longtemps (en ce qui me concerne, ça fait plus de 12 ans !).
From: PEEB yvain stiennon Sent: Wednesday, April 20, 2022 7:20 AM To: Ir. Architecte Meessen Subject: Re: 20220415 Remarque n° 80 : Des résultats fluctuants avec une PAC Tu en veux encore une couche sur les PAC ? Alors voilà. Situation existante = chaudière condensation gaz 2016. Situation projetée = pompe à chaleur avec les caractéristiques suivantes
RESULTAT
A noter: ma pompe à chaleur génère des gains énergétiques assez intéressants... MAIS mon Espec augmente néanmoins de 20kWh/m²a... bon c'est pas gagné pour le label A ;-) Mais comme je suis malin (et que je lis tes posts / mails; si si !!!), je change 1 paramètre de ma PAC;
RESULTAT
Et hop, label A !!! Donc, une température inférieure de 10° au niveau de la t° de conception divise le résultat Espec par 2 !!!!... alors que le gain énergétique (sur énergie finale, il est vrai) n'est que de 4% entre les deux encodages. Waouwaw !!! A+, Yvain.
Ma réponse du 20.04.2022 :
Évidemment que ça déconne à plein tube, vu les résultats produits ! Mais la différence est encore plus frappante entre une PAC air/eau par défaut (FPS 3,00) travaillant à basse température, et une PAC avec COP de 4,00 et la t° par défaut de 55° (FPS 3,27) : le Espec augmente, alors que le FPS a augmenté ! C’est entre autres là qu’est l’os, hélas. Maintenant, il faut ajouter une réflexion : en certification, on peut entrer le type de PAC air/eau par défaut avec un chauffage basse température et le FPS est mis à 3.00, comme celui de l’audit dans le même cas. Le résultat (d’un exemple quelconque) est D 312. Si on encode un COP de 4,00 avec la valeur par défaut de 55°, le FPS est 3,27 et on a D 289. La même PAC avec t° de 54° : FPS = 3,31 et on a D 286. La même PAC avec t° de 53° : FPS = 3,34 et on a D 283. 3 points gagné en Espec pour un degré de moins en conception. Si on va plus bas en t°, l’écart descend à 2 points de Espec. Ça semble logique. Quant à être exact, c’est encore à voir... Conclusion : en certification, on ne retrouve pas ce qu’on voit en audit, c’est-à-dire l’augmentation de Espec quand on passe d’une PAC par défaut à une PAC dont on encode le COP pour avoir un FPS un peu meilleur, et une t° par défaut de 55°. On ne retrouve pas non plus la violente diminution de Espec quand on passe d’une t° par défaut de 55° à une température encodée de 54°. Mais nous n’avons pas accès aux équations qui génèrent ces résultats. On ne peut donc révéler les problèmes que par l’intermédiaire de résultats apparemment aberrants. En attendant, il y a des auditeurs(trices) qui encodent benoitement une PAC par défaut, et qui se retrouvent probablement avec un résultat qui n’atteint pas le label A, alors qu’ils(elles) ont déjà bien tartiné l’isolation des parois et travaillé au maximum sur l’étanchéité. Ils(elles) essaient alors de travailler sur l’enveloppe, en augmentant les épaisseurs d’isolation, alors que ce n’est peut-être pas nécessaire. La fiabilité des résultats de la certification dans le module audit n’est donc pas bonne et c’est surtout ça qui entache la crédibilité des calculs. Et pour l’audit aussi. On espère évidemment une correction rapide pour savoir à quoi s’en tenir. Est-ce que les résultats des Espec des certificats calculés par PACE-audit sont vraiment fiables ? Si ce n’est pas le cas, comment pourra-t-on atteindre enfin le Graal du ministre, le fameux label A (décarboné en moyenne, parait-il). Il faudrait urgemment prendre position. En attendant de reparler enfin des résultats très peu fiables en PEB et en certification, par rapport à des consommations théoriques conventionnelles plus réalistes et thermodynamiquement robustes, tant en énergie finale qu’en énergie primaire (avec des indicateurs secondaires affinés pour une analyse plus pointue).
Les pigeons sont lâchés, les convoyeurs attendent...